Campanet

Les grottes de Campanet

Tout le monde connaît les grottes de Drach, certains, les grottes d’Artà, mais celles de Campanet valent tout autant le détour. Avantage non négligeable : comme elles sont moins connues, elles sont moins fréquentées.

Pour la petite histoire, les grottes ont été découvertes par hasard, en 1945. Un petit souffle d’air s’échappant d’un minuscule trou a éveillé la curiosité des chercheurs d’eau sur les terres de So Na Pacs. Intrigués, ils ont élargi l’ouverture et dévoilé ce trésor caché. Dès 1946, les premiers aménagements ont débuté pour accueillir les visiteurs, et en 1948, le site ouvrait enfin ses portes au grand public.

La cavité se dévoile comme une succession de pièces formant un parcours souterrain de plus de 400 mètres.

Les grottes sont renommées pour l’élégance et la richesse de leurs formations calcaires, avec des stalactites et stalagmites d’une finesse remarquable. Leur beauté a captivé l’imagination de nombreux artistes, notamment le peintre Casimir Tarrassó, qui en 1948 leur a dédié une série de toiles vibrantes. Elles ont également inspiré des poètes, comme Bartomeu Guasp i Gelabert, auteur de l’ode « Grotte de Sant Miquel » en 1949, rendant hommage à la magie de ce lieu souterrain.

Creusées dans les dolomites du Trias supérieur (Rétien), les galeries principales démarrent depuis un court tunnel artificiel, connu sous le nom de Salle des Palmiers.

Vers le nord-est, on accède à la Sala del Llac, une salle au plafond bas, ornée d’un gour, de coulées de lave et de nombreuses stalagmites imposantes.

Le circuit touristique fait le tour de cette salle pour revenir au hall principal. En continuant vers le nord-est, vous atteignez la Salle Romantique, la plus vaste de la grotte, où de massives colonnes naturelles sculptent l’espace en différents recoins.

Le parcours se termine par un retour à la Salle des Palmiers, après avoir bouclé le tour complet de la salle précédente.

La faune souterraine des grottes de Campanet est minutieusement étudiée par le Musée des Sciences Naturelles des Baléares, en collaboration avec des experts issus de plusieurs universités, tant nationales qu’internationales.

Parmi les créatures épigées découvertes, plusieurs pseudoscorpions se distinguent, dont une nouvelle espèce, le Chthonius (Chthonius), un véritable trésor pour la science, et seulement le deuxième hypogée du sous-genre Chthonius découvert en Espagne.

La cavité abrite également le carabe Henrotius jordai, le troglophile Laemostenus algerinus, le diplure Megajapyx espanoli, ainsi qu’une étonnante variété d’espèces aquatiques, comme des crustacés et des acariens de la famille des Hydrachnidiae.

On a par ailleurs retrouvé des animaux, dont une espèce de chèvre locale, le Myotragus balearicus et un spécimen de Chthonius campaneti.

Comme indiqué en introduction, les grottes de Campanet reçoivent moins de visiteurs et c’est peut-être tout aussi bien. Cela permet de préserver au maximum l’endroit, de même que la ville de Campanet, tout en lui assurant une sorte de rente touristique. Le fait est aussi que la ville et les grottes sont dans la Raiguer, dans les terres et non près des plages.

La vite dure une quarantaine de minutes et à la sortie, vous pouvez toujours visiter la jolie ville de Campanet et y manger un morceau. Les visites démarrent à partir de 10 h. N’hésitez pas à consulter le site officiel pour vérifier les informations pratiques.